Comment problématiser ?
c’est conduire jusqu’à un probléme. Cela suppose la mise en évidence d’un problème. Or justement, un problème ne se voit pas, il n’est pas explicite car il naît d’une réflexion, d’une analyse. Il faut donc le découvrir, l’inventer, le construire…
QU’EST-CE QU’UN PROBLEME ?
- Ce n’est pas une simple question du type : Qu’est-ce que la presse « jeune » ? Comment se sont développées les délocations ? Quelles sont les différences entre les stratégies de Renault et Ford ?
En effet, ces questions ne posent pas véritablement problème.
- C’est une question dont la réponse prête à discussion, suscite une controverse. Exemple : vit-on isolé au sein d’une foule ? La question est de savoir si l’anonymat des grands ensembles urbains est une condition ou un obstacle à la liberté.
- Si une question prête à discussion, c’est que la réponse exige plus que la simple considération de la question, c’est que la question renvoie à un problème. La question de la question exige la recherche d’une problématique qui seule permet de répondre. Exemple : « la juxtaposition des individus suffit-elle à briser la solitude ? »
Un problème apparaît lorsque la question posée met en relation deux ou plusieurs concepts . Or c’est justement cette circulation d’un concept à l’autre qui n’est évidente. Le passage d’un concept à l’autre (autrement dit la solution du problème) exige une réflexion et une enquête. Voilà pourquoi la problématisation est la condition de possibilité du travail personnel encadré- Le signe auquel vous reconnaîtrez que vous êtes devant un problème, c’est l’embarras. Vous ne pouvez immédiatement répondre ni oui, ni non à la question posée.
- Vous êtes obligés de passer par la détermination d’un problème qui vous oriente vers une recherche. Autrement dit, vous devez combiner effort de réflexion et effort de recherche, d’enquête.
- Par exemple : « La ville (X), lieu de rencontre (Y) ? » Telle quelle, cette question ne pose pas de problème car on passe aisément de X à Y. La ville = place, carrefour, café, associations, réunions…
- Par contre, « la ville (X) est-elle nécessairement un lieu de sociabilité (Y) ? » renvoie à un problème car le passage du concept de ville à celui de sociabilité (aptitude à vivre en société qui peut être sans objectif utilitaire, c’est un peu la forme ludique de la socialisation) n’est pas évident. Certes, la ville crée des sociabilités populaires (café, voisinage..) ou bourgeoises (salons, soirées mondaines) ; mais la ville se manifeste aussi par une sociabilité insociable. D’où une série de questions-problèmes : circulations et bouchons, ville de mélange et d’exclusion, croissance et délinquance dans la ville, commodités et éloignement croissant, ville de l’affirmation individuelle et ville de la désintégration sociale…
- Quelques « trucs et astuces » : comment formuler une problématique ?
ð mettre en face des concepts incompatibles pour montrer un paradoxe (exemple de la ville – solitude de l’individu cf paragraphe précédent)
ð poser une énigme : l’eau de mer peut-elle être une ressource exploitable comme l’eau douce ? la musique abolit-elle les frontières ?
ð la question « alternative » : la Grande-Bretagne : un modèle ou un concurrent pour l’industrie française ? L’implantation d’une grande surface en banlieue : une chance pour le développement local ou un handicap ? La religion : facteur de cohésion ou de division en Europe ?
- Est-ce une bonne problématique ? Des critères pour vous aider à évaluer vos questions
· Est-elle dans l'un des thèmes ?
· Les deux disciplines sont-elles concernées ?
· Peut-on en déduire un plan ?
· Montre-t-elle l'importance du sujet ?
· Oriente-t-elle la recherche ?
· Pourquoi est-ce intéressant de se poser cette question ?
Quelles sont les conséquences de telle ou telle réponse ?En ECJS, il faut faudra faire comme en TPE: formulez la question-problème et élaborer une problématique qui permette d'apporter des éléments de réponse.
Tout travail sans problématique n'est pas intéressant (c'est un descriptif ennuyeux) donc sera évalué en conséquence.